En 1501, Marguerite d’Autriche épouse Philibert de Savoie.
Parce que cette union dictée par les enjeux politiques devient très vite un mariage d’amour, la princesse flamande oublie qu’elle a été la malheureuse petite reine de France répudiée par Charles VIII et supplantée par Anne de Bretagne. Elle se console aussi du trépas de don Juan, son deuxième mari, fils des Rois Catholique d’Espagne. Elle n’a que vingt et un ans, la providence lui sourit enfin.
Mais l’infortune frappe de nouveau. Philibert meurt en 1504. Il laisse une veuve inconsolable et un vœu irréalisé : celui de reconstruire le petit prieuré de Bourg-en-Bresse.
Marguerite s’attache alors à l’édification du monastère de Brou. Cependant le sort s’acharne encore contre elle, l’arrachant à son douaire savoyard. La mort de son frère Philippe le Beau laisse vacante la régence des Pays-Bas. A la demande de son père Maximilien, la jeune veuve regagne sa Flandre natale. Elle va alors gouverner, tout en assurant la tutelle de ses neveux, dont le futur Charles Quint.
Mais Philibert occupe toujours ses pensées. Jusqu’à son dernier souffle, elle lui dévouera une fidélité sans limites. Elle refusera tout hyménée, éconduira tout prétendant, bannira toute aventure galante. Le beau duc restera sa seule passion, son unique amour, celui auprès duquel elle dormira son dernier sommeil.

Isabelle Callis-Sabot a choisi de respecter scrupuleusement l’Histoire pour bâtir ce roman. Elle raconte le parcours tumultueux de Marguerite en insistant sur sa vie sentimentale et nous invite à partager son tragique destin.
Au fil des pages, nous entrons dans cette merveilleuse époque de la Renaissance, nous voyons surgir en pleine terre de Bresse une église de type gothique flamboyant. Nous participons à la construction de l’Europe.
Avec, en filigrane, les rêves courtois et la si belle poésie de Charles d’Orléans.

Marguerite et Philibert, roman, Éditions Alexandra de Saint-Prix, 2014