La lettre Incohériste & 3/17
La Lettre Incohériste
& 3/17
Alain Blandin
Fille du vent

Déesse des cyclones, des embrasements, des joies et des lamentations,
Maîtresse des apparaître, Secret des « a-pparences »,
Source mystérique de l’Intervalle,
Fleur de vie éternelle qui révèle l’internité de chaque chose,
Souffle mystérieux des Eons Numineux,
Félicité du Rien,
Gloire de Tout,

Tu es ma Mère, ma Sœur, mon Epouse, ma Fille, ma Maîtresse,
Tu es ma Vie et ma Mort,
Mon éternité et mon internité,
Accueille mon Offrande lumineuse
et
Célébrons ensemble les Noces de l’Un en Tout,
A travers Tout,
Entre Tout
Dans la félicité de Rien,
Simplement,
Pour la Beauté de l’Avènement du Grand Rien

« La Fille du Vent »
Sculptée par Fabienne Campelli
Dans le séquoia abattu par la tempête du 26 décembre 1999
Jardin des Plantes d’Avranches
(Photo Alain Blandin)
Quinte Essence
Murmures de la Lune
Rayon vert à l’Ouest sur la Mer du Port du Graal,
Dernier Instant du Soleil couchant qui voile en Fin
La lumière du monde qui nous éblouit,
Nuages indigo frémissants de violettes luminescences.
Vaisseau silencieux du Soleil Invisible et Invaincu.
Qui demeure au Centre,
La Lune, Soleil de la Nuit se lève toujours à l’Est,
Etoiles lucifériennes de l’’Absolu.
Secrets de l’Ineffable.
Lumen de lumine.
Je Suis et Demeure.
Sans miroir ni poussière,
L’être véritable se reflète lui-même.
Qui parle de reflet ?
Qui parle de Vide ?
Personne.
Quintessence de Clarté, de Feu et de Chaleur,
La Fleur Lumière,
Est le Trésor des trésors,
Secret des secrets.
Parfum d’Absolu
Mon Ami(e), en ce monde fais une seule chose,
Mais fais-là totalement, simplement,
Prends soin du Rosier.
Mon Ami(e), écoute les mystères du Vent et cultive le Rosier avec Art.
La Rose fragile car immortelle, naît de la Terre.
Cultive donc la Rose à travers l’attention que tu portes au Rosier.
Laisse la Rose s’épanouir d’elle-même.
Et exhaler naturellement son parfum indicible.
Confie à la Terre ton secret, ton essence,
Jardine en conscience
Car la Rose donnera naissance à tes plus fols espoirs.
Rose de Nuit, Rose de Feu, Rose d’Or, Rose de Diamant,
Rose d’Amour, Rose de Lumière, Rose du Mystère,
En toutes les Roses, Je Suis.
Je Suis, l’Absolu en la Rose de la Conscience, de l’Être et de la Vie.
En toute chose, en tout être,
Présence de l’extrême essence,
La Rose exhale sa fragrance,
Qui pénètre le mystère de l’Instant,
Et éveille l’anthéos intangible,
Nectar de la déité que Je Suis, parfum de l’Absolu.
Qui jardine ? Qui connaît le parfum de la Rose ?
Je suis la rose, le rosier, le jardinier, le parfum de la Rose.
Je Suis, le parfum absolu en advenance de lui-même
A travers le jardinier, la rose, le rosier, la terre.
Mon ami(e)(e), l’Or est le début, la Matière Première de l’Œuvre
Qui s’accomplit sans moi,
La clé de l’Accomplissement de chaque Un.
Fonds-toi dans le parfum de la Rose d’Or,
Elle te livrera le secret de ton unité avec le Tout,
Célébration du Grand Rien.
Instantané
Un, ce temps, tu es
Instantanément, non né, Je Suis
Un en ce temps, tu nais
Un et Tant, Je Suis.
Un, Etant, Je demeure.
Intervalle
Vide médian, universel et Absolu,
Tout en tout, Rien de rien,
Non fini, à jamais,
Je Suis, l’Intervalle.
En l’intervalle,
Tout Est, Un.
Dans l’intervalle,
Là, où tout est un
La lumière est ombre
L’ombre se fait lumière,
Rien que la Vie.
Au cœur de l’Intervalle,
L’Esprit célèbre le Corps,
Le Corps génère l’Esprit,
La Matière dévoile l’’Etre,
La transparence dé-voile l’Absolu.
L’Êtreté resplendit de mille feux générés par mille déesses.
Au creux de l’Entre-Val,
Corps et Esprit Se Touchent, s’embrasent.
Vide A-Par-Est, Infiniment.
Evidences
Une Lune, un Lac, mille reflets.
Dix mille êtres se nourrissent de la Lune sans la Voir, sans le savoir.
Cent mille mondes lui doivent la Lumière.
Autant de reflets, autant de célébrations de l’Un en Tout.
Cent mille fois cent mille regards,
Une seule Lune.
La clarté de la Lune crée mille fois mille mondes
Qui Sont sans devenir.
Et pourtant, à l’Evidence,
La Lune n’est pas dans le lac.
La Lune, é-vidence de Cela, danse le Vide et brille en silence.
L’Être Vide en Cela brille de toute évidence.
Autre Rive
De ce côté-ci du fleuve,
Pendant que la Feuille d’or de l’automne
Vole dans l’espace et se fond dans la Terre,
Les CyclesAmens pourpres et lait, frêles instants de vie,
Semblent s’épuiser en vain à défier le temps,
Mais, pour celui qui sait Voir, elles Signent l’’Absolu.
Leur beauté demeure à jamais
Dans l’éternel présent du cœur du Voyageur
Passant de l’éternité, adepte de l’Internité.
Sur la rive de l’autre, je ne fais que passer
Mais nous ne sommes séparés que par un semblant d’espace,
Une illusion d’optique.
Dans le Vide, sur le Pont, entre les deux rives,
Soleil des soleils, une fleur de Lumière incréée brille par elle-même.
Sur les rives, dix mille êtres se réjouissent de cette vision.
Rive qui n’a pas de rive,
Pont sur le Vide,
Lumière translucide,
Sur le fleuve sans rive,
Je surfe la Vague de l’’Infini