Christian Massé, de La Riche (Indre-et-Loire) se fatigue des anglicismes médiatiques quand l’équivalent français existe.
 
Ça y est, c'est fait. Notre grand quotidien d'informations régionales a franchi le pas. Un énorme anglicisme en première page, et non le moindre : burn-out ! Signification : épuisement professionnel, expression bien connue des milieux psychiatriques depuis fort longtemps !
Jusqu'alors, nous étions habitués, si nous pouvons dire, à lire des anglicismes dans certains articles de la presse, tous empruntés aux mondes sportif, politique, artistique et économique. Puis, peu à peu, les titres eux-mêmes de ces articles ont subi la griffe conquérante du langage anglo-saxon. Tout le monde le sait. Aujourd'hui, burn-out fait la une des journaux qui, de tradition populaire, devraient plutôt veiller au bon usage de la langue française qui est aussi, avant tout, celle du peuple.

Alors, j'aimerais bien connaître la raison pour laquelle il est préféré burn-out à épuisement professionnel. Pour céder au snobisme d'une mode qui n'en finit pas ? Pour se hisser à la hauteur des pseudo-élites en tout genre qui se moquent éperdument de la langue courante parlée par une écrasante majorité de citoyens ? De quoi s'épuiser : à répéter l'article 2 de la Constitution française (1958) qui dit que la langue de la République est le français ; à réciter la loi Toubon de 1994 qui protège et défend cette langue ; à rappeler qu'un récent Premier ministre socialiste adressa en avril 2012 une circulaire aux ministres, aux délégués ministres et au CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) leur demandant d'utiliser d'abord et avant tout le français. Il n'y a pas d'épuisement à défendre la langue du peuple. A ce jour, on peut constater un nombre croissant d'associations francophones, une soixantaine, qui s'élèvent contre l'invasion agressive des anglicismes.
 
Christian Massé de La Riche (Indre-et-Loire)
 
Publié sur le site de la Nouvelle République le 15 décembre 2014