Georges-Olivier Châteaureynaud est né à Paris en 1947. Il a raconté son enfance ballotée dans le récit autobiographique La Vie nous regarde passer (Grasset, 2011). Fils d’un couple de divorcés, enfant unique d’une mère aimante et dépressive, il suit une scolarité classique (latin et grec), est diplômé d’anglais, puis gagne sa vie en exerçant des « petits boulots » qui le nourriront, et nourriront ses textes : nombre de ses personnages sont brocanteurs, par exemple ; un des anti-héros de La Faculté des songes, roman qui obtint le prix Renaudot en 1982, est employé d’usine… Sa vocation de « raconteur d’histoire » naît en même temps que sa découverte de la lecture. À la fin de ses études secondaires il rencontre Hubert Haddad, avec lequel il fonde des revues littéraires. En 1973 il publie chez Grasset son premier ouvrage, Le Fou dans la chaloupe, puis en 1974, chez le même éditeur, le roman Les Messagers, qui reçoit le prix des Nouvelles Littéraires. Il appartient au groupe de la Nouvelle Fiction (groupe auquel appartiennent Hubert Haddad, Francis Berthelot, Sylvain Jouty, Marc Petit, François Coupry, Jean Claude Bologne, réunis autour de Frédérick Tristan), et partage avec ces écrivains la conviction que la Fiction révèle et soulève le réel, dévoilant une vérité autre, tout aussi réelle, et bien plus profonde, que la prosaïque évidence.
        Son écriture, qu’il qualifie lui-même de néo-classique, est mise au service d’un fantastique qui s’éloigne à dessein de l’épouvante et du « gore ». Son univers est onirique (le rêve y tient une grande place) et le décalage subtil qu’il instille entre la plate réalité et le gouffre de l’improbable en fait un des auteurs les plus originaux du paysage littéraire français contemporain. Le Marbre et la Brume, premier essai consacré à l’auteur, met en relief le caractère unique de son œuvre (Christine Bini, Le Marbre et la Brume, l’univers littéraire de Georges-Olivier Châteaureynaud, éditions Alphée/Jean-Paul Bertrand, 2010). Il a été traduit en plusieurs langues depuis ses premières publications. La récente traduction américaine de quelques-unes de ses nouvelles (A Life on Paper, traduction d’Edward Gauvin, Small Beer Press, 2010) rencontre un succès notable outre-Atlantique. Il y est reconnu à l’égal d’un Vonnegut, d’un Kafka, d’un Cortázar.
        Auteur d’une œuvre ample (plus d’une centaine de nouvelles et neuf romans à ce jour), il est l’un des acteurs du renouveau de la nouvelle en France, inlassable défenseur du genre.
Soucieux de la place de l’écrivain dans la cité, il a présidé la Société des Gens de Lettres de 2000 à 2002, contribuant à finaliser le dossier délicat de la rémunération du prêt en bibliothèque. Il est aujourd’hui membre du Comité de la SGDL, et préside la Commission des Aides et la Commission des Prix.
 

 

Grand Prix du Roman des Nouvelles Littéraires 1974 pour Les Messagers (Grasset)
 
Prix Renaudot 1982 pour La Faculté des songes (Grasset)
 
Prix du Rotary de Paris 1987 pour Le Héros blessé au bras (Grasset)
 
Prix Nova 1993 pour Le Kiosque et le Tilleul (Julliard)
 
Prix Jean Giono 1994 pour Le Château de verre (Julliard)
 
Prix Valery Larbaud 2003 pour Au fond du Paradis (Grasset)
 
Bourse Goncourt de la nouvelle 2005 pour le recueil Singe savant tabassé par deux clowns (Grasset)
 
Prix des Éditeurs 2005 pour la réédition du Jardin dans l’île (Zulma)
 
Grand prix de l’Imaginaire 2009 pour L’Autre Rive (Grasset)
 
Secrétaire général du prix Renaudot.
Officier des Arts et Lettres.
Chevalier de la Légion d’Honneur.