De la vulgarité langagière au règne du langage ;

avec le secours de Jean Yvane et Tom Wolfe.

Tom Wolfe : Le Règne du langage,

traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Bernard Cohen, Robert Laffont, 216 p, 19€.

Jean Yvane : Touche pas à ma langue,

Pierre-Guillaume de Roux, 192 p, 19,90 €.

     « Une autre cause d’erreur, & qui tient pareillement à l’ignorance, c’est l’abus des mots & les idées peu nettes qu’on y attache[1] », disait le philosophe des Lumières Helvétius. Ajoutons l’abus des mots sales, des mots sottement empruntés à une autre langue, et de leurs substituts abrégés, travestis et retournés comme la peau d’un vil lapin. Toute cette basse sauce langagière contemporaine, outre la vulgarité native ou apprise des locuteurs, n’a guère d’autre cause que la paresse. Entre grossièretés, anglicismes et acronymes, s’installe un royaume pourri, celui de la vulgarité, qui n’est seulement la grossièreté, mais aussi, selon l’étymologie latine -vulgus-, l’expression de la foule, rétive au raffinement et à la distinction. Même si nous ne voulons pas être un censeur du vocabulaire et ainsi le fermer d’un préservatif, comme le héros de Jean Yvane dans Touche pas à ma langue, il faut fustiger et éduquer notre parler, alors que, selon l’intelligent Tom Wolfe, l’homme doit son évolution au Règne du langage..."

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