Jean-Luc Evard nous a quitté jeudi dernier après avoir longuement lutté contre la maladie. À soixante-six ans à peine, il laisse FLAVIUS en jachère, tentant, jusqu’au dernier moment de son lit d’hôpital, de poursuivre sa tâche de pédagogue en disséquant, comparant, analysant les faits des hommes et leurs écrits, pour que nous tirions le meilleur profit de leur exemple du passé comme d’aujourd’hui, sans oublier ni pardonner leurs forfaits de toujours.
Nous, ses amis, laisserons ce site tel quel en ligne aussi longtemps que possible, comme ce "work in progress" qu’il était, à jamais incomplet mais indéfiniment actuel.
 

Né en 1949, Jean-Luc Evard a vécu à Paris. Après des études d’histoire (Paris) et de sociologie (Berlin-Ouest), il a dirigé des séminaires et enseigné dans diverses universités françaises et germaniques. Il a longtemps travaillé comme germaniste à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, à Nanterre. Il a publié depuis 1978 dans des revues de sciences humaines et a signé régulièrement depuis 1984 des traductions françaises d’auteurs philosophiques du vingtième siècle allemand. Depuis une douzaine d’années, ses recherches se sont portées sur les significations de la catastrophe totalitaire. De 2007 à 2013, il a participé aux éditions de la revue Conférence (essais, traductions). Depuis le printemps 2012, il a animé un blog de géopolitique, Flavius. La Quinzaine géopolitique.

Auteur d’une étude des écrits d’Ernst Jünger (Éditions de l’éclat, 2004) et de contributions à l’histoire de l’antisémitisme (Éditions de l’éclat, 2005, Éditions du Rocher, 2008), il a enquêté sur les formes contemporaines de la panique de l’autorité, en historien (études sur la révolution conservatrice) et en sociologue (essais sur les phénomènes de rumeur).
Prix Ernst Jünger en 2000, prix Gérard de Nerval de la SGDL en 2007, il a travaillé en résidence à la Maison des écrivains de Saorge et aux Collèges internationaux des traducteurs en Arles et à Straehlen (RFA).
Autre aspect constant de ses recherches : l’histoire du judaïsme weimarien (publications sur l’œuvre de Franz Rosenzweig, traduction de M. Buber, Éditions Verdier (octobre 2013), analyses du corpus antisémite chez Carl Schmitt) et, plus généralement, les problématiques de « sécularisation » du judaïsme (paru en mars 2014, une Géopolitique de l’homme juif).
 
Jean-Luc Evard est décédé à Paris le 29 octobre 2015.