La marraine de la médiathèque :

Martine Le Coz vit à Amboise depuis plus de vingt ans. Marquée par la rencontre d’Emmanuel Lévinas, d’Aimé Césaire puis d’Émile Shoufani qu’elle a accompagné dans la Marche pour la Paix à Auschwitz en 2003,  elle inscrit l’ensemble de son travail dans une perspective fraternelle. Ses romans en faveur de l’homme noir, des humiliés et des exclus, et dans le champ du dialogue interreligieux, témoignent d’une exigence première, celle de maintenir en soi le souci de la dignité de l’autre. Le roman Céleste, écrit contre le racisme à la suite de Léo, la nuit, Le Chagrin du zèbre, Le nègre et la Méduse, a obtenu le Prix Renaudot en 2001

 

Depuis le 16 octobre 2010, Martine Le Coz est la marraine
de la médiathèque Aimé Césaire

 

Martine Le Coz à Fort-de-France avec Aimé Césaire,
dont la lecture a déterminé ses engagements fraternels



 
La Médiathèque Aimé Césaire
Inauguration le 16 octobre 2010 à Amboise
 
 
Lien vers le site de la Mairie d'Ambroise
 
    « Choisir de donner le nom d’Aimé Césaire à sa bibliothèque et médiathèque, c’est choisir, pour une ville, de se placer sous le signe de la vaillance, du courage critique contre l’assoupissement du cœur et de l’esprit. Les textes de Césaire imposent sa conscience âpre aux surgissements salvateurs. Il a la force généreuse de celui qui croit profondément en la dignité de chacun. Sa poésie pulvérise toutes les complaisances et fait jaillir en chacun des pépites pour la vie future. Elle nous invite mais nous oblige à l’élargissement universel. C’est pourquoi les jeunes aiment Césaire, l’ami du meilleur de nous-même. 
 
     Amboise avait déjà posé des actes d’engagement humaniste qui sont autant de signes de vitalité, et tracé un chemin : la reconnaissance de l’Émir Abdelkader; le soutien d’Ingrid Bettencourt ; le parrainage républicain de Loïc, Emmanuel et Débora…
     Et puis, voici comment Amboise et Césaire se sont unis, au moment décisif de sa mort, au printemps 2008.
 
      En avril de l’année dernière, j’avais justement un billet d’avion pour me rendre en Martinique et revoir Aimé Césaire, rencontré trois fois déjà en entretiens particuliers. Dans mon cœur, cela ne pouvait plus attendre. J’allais partir avec trois portraits de lui et m’apprêtais à acheter à la pâtisserie Bigot le gâteau qu’il aimait. Mais ce que j’éprouvai alors dépassait ce lien personnel. Il fallait associer Amboise à ce rendez-vous exceptionnel. Notre maire, Christian Guyon, a répondu aussitôt à mon appel et a préparé un courrier d’estime et d’amitié pour Césaire et la Martinique.
     Le 17 avril, la radio et la télévision nous ont appris la mort d’Aimé Césaire. Deux jours plus tard, j’arrivai à temps pour lui rendre hommage avec l’immense cortège que vous avez vu sur vos écrans. J’ai remis à son neveu, Manuel Césaire, directeur du Centre culturel de Fort de France, les portraits, le précieux courrier et le gâteau. Voici comment Amboise et Césaire s’aimaient déjà, et comment s’est scellée l’amitié avec lui au moment providentiel où la mort, parfois, passe directement à la vie ».
                          
 
                                                                                                                       Martine le Coz
                                                                                                                             17 XI 2009

 

La Nouvelle République, lundi 18 octobre 2010