Serge Roux est l'un de ces nombreux enfants de noël qui ont trop avalé de neige. Sous sa plume, elle ressort tout velours satiné et satin velouté. Le plaisir des mots écrits devient alors un feu d'artifices pour noctambules sensuels.
 
Atteint d'une tétralogie de Fallot (la maladie bleue), durant les seize premières années de sa vie, grabataire, tant à Valence où il est né qu'à Avignon où il vit depuis ses huit ans, jusqu'à une opération à cœur ouvert par l'éminent Professeur Dubost, à l'hôpital Broussais à Paris, il se passionne pour la lecture qu'il croise durant sa scolarité par correspondance et qui va devenir la Maîtresse de toute son existence.
 
Sa répétitrice du jeudi, pour le féliciter de ces travaux solitaires, elle a elle-même un enfant sourd muet, lui lit, en cadeau, à chaque fin de séance, des chapitres de "Mon petit Trott" d'André Lichtenberger de la collection RO (rouge et or). Lorsqu'il en change, la lecture lui offre un chien fidèle : Fido d'Enid Blyton l'auteur célèbre du "Club des Cinq" de la bibliothèque Rose. Il découvre que les deux premières lettres de son nom peuvent se lire ainsi en palindrome, désignant des maisons d'édition. Fido l'entraîne à traverser des pays lointains puisqu'il découvre, aussitôt après "Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède" du prix Nobel de littérature Selma Lagerlöf et l'Alsace de "l'ami Fritz" d'Erckman-Chatrian. Ses quatre livres forment, pour lui, les fondations d'un immense champ d'investigation de la lecture.
Parallèlement, il commence une collection de photographies des présentatrices de télévision : "Les speakerines, au jour le jour" qui vont, par écran cathodique interposé, devenir les répétitrices les plus présentes auprès de lui, à partir de journaux de télévision : Télé Poche, Télé 7 jours, Télé Magazine, etc... ce qui le fascine, c’est que les speakerines parlent au présent de conversation...
 
Il écrit son premier récit à douze ans sur un petit cahier à spirale jaune qu'il illustre : "Mon frère est-il mort?", commence à tenir son journal intime avec des contraintes précises : une page chaque jour avec une illustration, photo ou dessin. Il rédige un journal de télévision qu'il adresse chaque semaine à sa grand-mère Solange-Lucette.
 
Il tombe amoureux fou de la jeune actrice qui joue le rôle de Valentine dans le film "Le grand Meaulnes" d'Albicocco et qui disparaît tragiquement d'une leucémie, en 1971.
 
A treize ans il entame une correspondance avec la présentatrice Jacqueline Monsigny qui va devenir la romancière à succès que nous connaissons.
 
Après le suicide de sa maman il publie de nombreux articles et nouvelles en revue : "Cœur et santé", "Faire Face", "Présence", « Filigrane »... (« Comment l’esprit vient aux chats », « L’invention du timbre-poste », « la maison violée », « Ne me demande pas », « Mer chagrin », « Un noël familial », « Ami »). Il participe aux ateliers d'écriture d'Elisabeth Bing, de l'Aleph d'Alain André, des colloques de réécritures, de l'écriture de scénarios cinématographiques par Denis Guénoun, les décades de la Science-fiction de Francis Berthelot. Il se captive pour l'astrologie, la psychogénéalogie et étudie le harcèlement moral qui deviendront tous objets de ses travaux d'écriture.
 
En 1985 il reçoit le prix social du club des poètes pour son manuscrit : « Dis, c’est quoi une enfance ? » et en 1987 Il obtient la septième place du concours Écureuil journalistes pour sa nouvelle « L’énigme de l’écureuil » illustré par le dessinateur Piem. De 1998 à 2002 ses textes seront illustrés par le dessinateur Soufiène Zaraa (« L et Elle », « En ce temps-là son nom était Jack London », « L’angoisse du gardien de but devant la femme girafe », « Un banquier dans les étoiles », « Tous mes chemins mènent à Jacqueline Monsigny », « L’arme généalogique ».      
 
Des villages du Vaucluse le sollicitent pour écrire des pièces de théâtre. Ainsi naîtront "Raimbault de Vacqueyras" sur la vie d'un troubadour du Moyen-Âge et "Un enfant de la Révolution" pour les fêtes du bicentenaire.
 
Nathalie Sarraute accepte d'être sa marraine d'écriture.
 
Il animé pendant vingt-deux ans une association : "Voyages en Lectures" où il recevra de nombreux écrivains : Amin Maalouf, Olympia Alberti, Jean Rouaud, Driss Chraïbi, Hector Bianciotti, Marie Cardinal, la chanteuse Anne Sylvestre...
 
Il entretient de nombreuses correspondances avec des écrivains et notamment René de Ceccaty, romancier, biographe et critique littéraire au journal "Le Monde", avec Jacqueline Persini Panorias psychanalyste et poétesse, avec Viviane Sérard peintre et médium...
 
Il publie une biographie, aux éditions La Mirandole, sur la romancière Elisabeth Barbier, l'auteur des "Gens de Mogador", membre du prix Fémina, à l’origine du festival d’Avignon, auprès de Jean Vilar, elle en fait son fils spirituel et lui octroie un appartement dans son hôtel particulier pour qu'il puisse travailler dans le calme et la sérénité durant trois ans. Il préface la réédition de la célèbre saga aux éditions Omnibus et à France Loisir et co-préface, avec Alain Rivière, le livre posthume de la romancière : "Les lettres à l'absent" aux éditions Bernard de Fallois.
 
Parallèlement il a travaillé à la Caisse d'Épargne d'Avignon durant trente-trois ans.
 
Il suit régulièrement les travaux du festival d'Avignon In et Off.
 
Au cinéma, ses préférences vont aux réalisations d'Alain Resnais, d'Ingmar Bergman et de Jacques Demy.
 
En 2007 il perd son fils adoptif et publie en 2012 : « Je t’attendrai à Noël, Mohamed » grâce à un partenariat entre l’association Voyages en Lectures et les Editions marseillaises Le Flibustier.
 
La base de son travail est une recherche littéraire qu’il fouille et ne cesse de sillonner à partir d’un procédé de narration usité par nombre d'écrivains (« Un homme qui dort » de Pérec, « Vous les entendez ? » de Nathalie Sarraute, « La modification » de Michel Butor, « La conférence de Sainte Gabelle » de Lydie Salvayre, « Le bavard » de Louis-René des Forêts, etc...), mais qui ne fait l'objet d'aucune réflexion thématique jusqu'à présent en France, David Lodge le nomme le Skaz de l’adolescent dans son ouvrage : « L’art de la fiction » et Serge Roux le nomme, lui, pour les lecteurs français, le Présent de Conversation.