Officier de marine, Capitaine de frégate (H)

Né le 1er décembre 1923 à Poitiers, petit-fils et fils de professeurs de droit.

Admis à l’École Navale dans la promo convoquée à Toulon en octobre 1942 (on la appelée par la suite la « promotion sacrifiée » car ce fut celle du sabordage de la Flotte. Elle fut dispersée puis rappelée à Clairac - Lot et Garonne - et finalement elle passa presque toute entière aux maquis où elle put sunir aux FFI de la « Demi-brigade dArmagnac »).

Carrière navale en Indochine et aux sous-marins jusqu’à ce que la Direction du personnel lui fît apprendre le japonais et lenvoyât en mission au Japon pour servir aux chantiers navals dans lesquels carénaient alors en série les navires de la Division navale dExtrême-Orient. Lambassadeur à Tokyo le prit pour attaché naval adjoint.

Études çà et là : à l’École des langues orientales vivantes, à Paris, en 1952-53 ; à l’École pratique des hautes études (6ème Section) en 1956-58 ; plus tard à lINSEAD (Fontainebleau) en 1980.

Doctorat d’État es-lettres obtenu en 1983 (catégorie : études extrême-orientales) avec mention très bien (une thèse de doctorat consacrée à lanalyse des idées stratégiques japonaises dans la période contemporaine et à la singulière formule du double pouvoir civil et militaire). Lucien Poirier attacha personnellement du prix à cette étude.

On l’a dit historien et traducteur, après quil ait été successivement officier de marine et ingénieur informaticien (directeur du Centre National de Calcul Électronique - à la Compagnie des Machines Bull) en 1959-1965 ; puis encore attaché de presse à l'ambassade de France en Chine en 1965-1968 ; également directeur de banque au Japon et en Inde en 1970-1979 et, en 1981-1983, cofondateur du Centre Euro-Asie de l'INSEAD et Senior Research Fellow de l'INSEAD à Fontainebleau.

Corrélativement il a été lun des censeurs élus de la Société Asiatique ; également sociétaire de la Société des Gens de Lettres et membre de lAcadémie de Marine dans la section Histoire, Lettres et Arts.

Enseignement exercé à Sciences Po et à lUniversité Paris IV ; également à lINSEAD, à lENA puis à lUTC (Université de Technologie de Compiègne où, singulièrement, il présenta le japonais comme une langue morte dans lidée que des ingénieurs-chercheurs peuvent avoir besoin de le lire sans prétendre savoir le parler) ; également professeur associé au Centre d’études des systèmes et des technologies avancées (CESTA), un think tank de l’État, basé en même temps que le ministère de la Recherche sur le site de lancienne École polytechnique, mais dont lexistence fut abolie en 1988.

Il débuta dans les Lettres en 1959 dans les Communications et Mémoires de lAcadémie de Marine ; toutefois son premier ouvrage - consacré à La Révolution culturelle (Le Seuil , Paris, 1970) – parut onze ans plus tard dans la collection de Lhistoire immédiate, de Jean Lacouture qui consentit à l’instruire avec une grande générosité.

Parlant et lisant bien le japonais, il passa quinze ans de sa vie au Japon dont trois en tant quIngénieur conseil des Machines Bull auprès de Mitsubishi Trading Corporation et dix comme directeur de banque pour le Crédit Lyonnais et sa filiale franco-arabe appelée UBAF (Union de banques arabes et françaises) dont il créa lagence au Japon.

Il fut ainsi 23 ans en Asie orientale - 15 au Japon en trois séjours, 3 en Chine (en 1965-1968, en tant quattaché de presse à lambassade à Pékin), 2 en Inde pour le Crédit Lyonnais, et tout cela après 3 ans de campagnes de guerre en Indochine pour la Marine Nationale (dans les années 1946 et 1949-1951).

Il écrivit un assez grand nombre darticles conservés dans des revues dhistoire, de sociologie et d’économie politique. Il est depuis longtemps membre du comité de lecture de la Revue Défense Nationale (RDN).  Un certain nombre douvrages où figurent ses écrits ont été publiés parmi lesquels on peut retenir :

Ici viennent les titres et les vignettes de couverture des ouvrages retenus par la SGDL pour le site dauteur de Jean Esmein.

Sans titreLa Révolution culturelle chinoise (Le Seuil, Paris, 1970).
Mel.Haguenauer.jpgMélanges offerts à Charles Haguenauer (L’Asiathèque, Paris, 1977), en collaboration.
Un_Demi_Plus.jpg1⁄2 Plus - Un demi Plus (FEDN, Paris, 1983).
Sans titre 2L’évolution des systèmes japonais (CESTA, Paris, 1986) – dans ce cas il se chargea de la direction et d’une grande partie de l’ouvrage.
Sans titre 2Les bases de la puissance du Japon (Paris, 1988, Collège de France-FEDN), la direction et une grande partie de l’ouvrage.
Sans titre 2Histoire du Japon (Horvath, Le Coteau, 1990), pour la partie moderne, sous la direction de Francine Hérail.
Mel._Frank_copie.jpgLe vase de béryl (Philippe Picquier, Arles, 1992), là seulement un chapitre, sous la direction de Jacqueline Pigeot.
Sans titrePouvoir politique au Japon, Le point de vue des Japonais (POF, Cergy, 1994).
Sans titreHistoire du Japon des origines à nos jours, réédition augmentée (Paris, 2010, Éditions Hermann) : la partie moderne. (L’Académie des Sciences Morales et politiques a attribué le Prix Paul-Michel Perret 2011 à cet ouvrage).
Sans titreDieu pour les Japonais, traduction et développement de l’abrégé de Tokutarô Sakurai, (Paris, 2015, Éditions Hermann)

Décorations : Légion d’honneur (Officier), Croix de guerre TOE, Croix du combattant, Officier du Trésor sacré Zuihô (Japon).