Génie

 

Certains hommes et femmes produisent une œuvre si créative que l’on se demande comment ils font. On les appelle des génies et le mystère reste complet sur leur survenue inopinée.

Il y a une volonté première : chercher. La volonté de recherche ne relève pas chez les génies du caprice ou de l’obnubilation, elle leur est intrinsèque. Pas d’écart pour eux entre chercher et exister.

Mais s’il n’y avait que cela, le génie serait simplement un chercheur. Or, il dispose d’une aptitude fondamentale supplémentaire : l’intuition de la bonne direction. Le génie se comporte comme un chercheur d’or qui découvre un filon improbable dont l’exploitation ne revient qu’à lui seul.

Le génie estime que des pans entiers de non-compréhension subsistent dans le savoir humain et que leur résolution est à portée de la main. La perspicacité de recherche caractérise le génie. C’est flagrant chez, par exemple, Buffon, Darwin, Pasteur et Freud.

On pourrait penser que le génie émerge au hasard. En fait, sa chance est d’avoir grandi dans des circonstances qui correspondent idéalement à la problématique de la recherche possible.

Cependant, la grande force est d’avancer résolument à travers les obstacles. Et d’accepter la solitude. Le découvreur sait que, proportionnellement aux enjeux, ce qu’il trouve ne sera pas reçu rapidement, les résistances sont la règle.

D’où le fameux mot de Buffon rapporté par Héraut de Séchelles : « Le génie n’est qu’une plus grande aptitude à la patience. »

 
14 mars 2016

Genre

Distinction entre l’homme et la femme, le genre équivaut au dédoublement mâle-femelle chez les autres espèces animales. On peut donc s’attendre à des comportements différenciés.

Quand on y prête vraiment attention, on est ébloui par cette variation entre l’homme et la femme. D’ailleurs, comme par un réflexe spontané, la plupart des hommes et femmes font tout pour accentuer leurs éléments spécifiques. Le pouvoir d’attraction, de séduction est proportionnel aux attributs exclusifs.

Mais cela n’empêche pas une exploration opposée : même chez les autres espèces, un continuum s’établit. Les études sociologiques sur le genre ont commencé avec le féminisme et conduisent à la tolérance pour les échappées hors des normes majoritaires.

L’homme et la femme produisent ainsi le maximum de diversité possible que la société régule avec l’interdiction du viol, des violences, du harcèlement et de la pédophilie.

Ce qu’il y a de fabuleux dans le genre, c’est que, si l’homme et la femme sont différents, ils restent semblables puisqu’ils sont tous deux des êtres humains. C’est pour cela que l’entente est à la fois possible et délicate. Homo ou hétérosexuel, l’amour naît d’une bonne compréhension de la dualité dans l’unité.

 
21 mars 2016

 

Gentillesse
 

La gentillesse subjugue car elle rend la relation au monde très agréable. Elle n’est pas une qualité extérieure, mais provient du plus profond de la personne.

L’enfant épanoui montre l’exemple de la gentillesse. Cela ne veut pas dire qu’il ne saura pas se défendre ou aimer la compétition.

Chez l’adulte, il y a un risque : trop gentil, il risque toujours d’être maltraité. Autrui cherchera à s’imposer à lui.

On arrive à ce paradoxe où la gentillesse est indispensable à l’existence – sans elle, la vie serait un enfer – mais où elle doit nécessairement être complétée par la force de caractère, la méfiance, l’absence de naïveté.

Alors la question fondamentale devient : comment être gentil sans laisser le champ libre à la méchanceté, à l’exploitation ?

Quand elle constate la méchanceté, la gentillesse est stupéfaite, elle essaie de comprendre. Elle se dit comme le philosophe antique : « Nul n’est méchant volontairement. » Cependant, on sait que les persécutions de l’enfance sont reproduites d’une façon ou d’une autre à l’âge adulte.

Que la gentillesse, proie facile, n’oublie pas la prudence et la discrétion. Mais qu’elle reste elle-même !

 
28 mars 2016