Semaine 2011 de prière
pour l’Unité des chrétiens
                                     
                                                                           Groupe œcuménique de Lodève
                                                                           Étude des textes et réflexions
                                                                           9 décembre 2010
 
Le troisième Jour de la Semaine de Prière
 
Les textes choisis par l’équipe de Jérusalem pour la Semaine de janvier 2011 sont assez courts et il convient de les situer dans leur contexte. Pour garder quelque peu de mouvement et de pédagogie dans l’assiduité de l’enseignement des Apôtres, je ne les prendrai pas dans l’ordre classique de la liturgie puisque nous ne sommes pas dans une liturgie ; je préfère aller et venir comme un jour Jésus qui allait et venait dans le Temple, dans la Galerie de Salomon parce que c’était l’Inauguration à Jérusalem et c’était l’hiver ! (Jn 10,22-23)
Is 51,4-8 ; Ps 119,105-112 ; Rm 1,15-17 ; Jn 17,6-19
 
 
 
« le juste vivra par la foi »
 
 
 
Ainsi, le désir de ma part, à vous évangéliser, vous qui êtes dans Rome. Car je ne me mets pas à rougir de l’Évangile ; oui, c’est la puissance (le dynamisme) de Dieu pour le Salut de quiconque croit, le Juif d’abord, et le Grec. Oui, la Justice de Dieu se révèle en lui par la foi et vers (en) la foi, comme il est écrit : « Le juste par la foi vivra »

Deux questions se posent à propos du passage de la Lettre aux Romains. Le mot « foi » a-t-il la même signification pour Paul en son temps et pour nous aujourd’hui ? Et que dit Paul quand il dit « comme il est écrit » ? De quoi parle-t-il ? De la citation du prophète Habaquq (Ha 2,4) dont le nom est « embrassement » ? Ou d’une citation différente prise en une musique différente ? La Torah orale enseigne en effet la perspective des 613 ordonnances données par Moïse - aussi nombreuses que les graines d’une grenade -, que le roi David transforme en onze ordonnances dans un Psaume (Ps 15). Puis vient le prophète Ésaïe qui les résout en six, puis le prophète Michée en trois (Mi 6,8), puis à nouveau Isaïe en deux, puis Amos. Enfin, le prophète Habaquq résume tout en une seule ordonnance (commandement) : « Le juste vivra par la foi ».
                                                                         (Traité sur les Plaies, page 24 recto)           
 
Abraham et Sarah
 
Le premier texte proposé pour la liturgie appartient au très long Livre d’Isaïe qui est souvent construit en trois grandes parties ; le chapitre 51 appartiendrait à la seconde partie. Cinq versets découpés en deux paragraphes dont les mots rappellent la célèbre parole qui est écrite sur les Armoires à Torah ‘Oui, de Tsion, sort la Torah, et la Parole du Seigneur, de Jérusalem !’ (Is 2,3):
4 Soyez attentifs vers moi, ô Mon Peuple, et Ma Peuplade, vers Moi, sois tout oreille  | car la Torah sortira d’auprès de Moi et Mon Droit, Je l’établirai d’un coup en Lumière des peuples !5 Proche est Ma Justice, il sortira Mon Salut et Mes bras jugeront des peuples. | Vers Moi, les îles se rassembleront (espèreront) et vers Mon Bras, ils attendront. 6 Levez vos yeux vers les Cieux et regardez vers la Terre du dessous car les cieux s’évanouiront comme une fumée et la Terre, comme un vêtement usé, et ses habitants mourront comme un moucheron  | et Mon Salut sera pour toujours et Ma Justice ne sera pas interrompue.    S    7 Écoutez vers Moi, vous qui connaissez la Justice, ô Peuple qui a Ma Torah dans leur cœur unifié  | n’ayez pas peur de l’opprobre de l’humain ni de leurs outrages, ne soyez terrorisés ! 8 Oui, comme un vêtement, la teigne les mangera, et comme la laine, la mite les mangera |  et Ma Justice sera pour toujours et Mon Salut de génération en générations.

Juste après, est entendu un appel redoublé à se réveiller adressé en forme féminine, la « Bras » du Seigneur. Juste avant et sur le même ton, un appel à écouter pour ceux qui recherchent le Seigneur. Cet appel est pour REGARDER le Rocher d’où vous avez été taillés et le Creux de la citerne où vous avez été percés, creusés. Il s’agit de regarder vers Abraham et vers Sarah, père et mère de la Justice, de la Constance pour le temps long et de la Consolation.
Alors la teigne et la mite, le ver qui sont annoncés, qui sont-ils ??? Des insectes qui arrivent quand existent des négligences, des inattentions, des non vigilances. Pour les prophètes, introducteurs, et pour Isaïe en particulier, les oreilles sont essentielles ; peuple du Écoute Israël à dire trois fois par jour et de l’agir de cette écoute. Ils ne peuvent avoir deux dieux à la fois, ils ne peuvent adorer qu’un seul Dieu à la fois. L’adoration est souvent le même mot que « peur » et le choix porté sur le qui ou sur le quoi de l’adoration élimine toute autre peur. Malgré les pressions, malgré les harcèlements, malgré le terrorisme, celui et celle qui ont la Torah dans un cœur unifié (dont les deux penchants sont unifiés) seront habillés de lumière… comme le vêtement de Adam et Eve, et comme la Conception du couple Abraham et Sarah !
 
Le Troisième Jour et le Huitième
 
Quelque soit le troisième jour, il ne faut pas le penser en séparation, mais d’abord en rassemblement. Voilà pourquoi les lecteurs – et les croyants et croyantes – connaissent le jour où les Hébreux ont traversé la Mer sur la Sèche, c’était un Troisième jour. Voilà pourquoi peut-être, dans un Sourire du Seigneur, l’équipe de Jérusalem a choisi pour le troisième jour la strophe N du Psaume 119 puisque Jésus est « Fils de Nazareth, de Notsèrèt », Fils de N, comme vous êtes Fils et Filles de Lodève, Fils et Filles de L !
Mais aujourd’hui, c’est le Huitième Jour de la fête de l’Inauguration ou Dédicace de l’année 5771 … comme lorsque Jésus longeait le portique et en faisait le périmètre car c’était l’hiver (Jn 10,22-23). Huitième Jour, un jour de plus qu’une semaine entière, c’est le miracle de cette fête d’apprendre à l’humain et au croyant que l’unité de temps de la semaine sera dépassée pour un surcroît, un Ajout… comme Joseph, le père nourricier de Jacob et de ses frères, le père nourricier de l’Égypte…
 
Ils ont gardé Ta Parole

Plusieurs verbes hébreux signifient garder, l’un tout proche du verbe écouter, shamar et shama‘, un deuxième tout proche du nom de Nazareth, natsar, observer, etc. Le verbe shamar, proche de écouter avec un sens de garder en mémoire, méditer et attendre l’événement, est employé pour Jacqob lors de la jalousie de ses fils envers Joseph parce que celui-ci leur avait raconté son rêve, un matin (Gn 37,11a) : Et son père garda la parole ! ou l’événement de ce rêve. Là, nous apprenons que la parole est acte, agissante et qu’un acte ou un événement seront explicités par une parole. Dans ce sens, les évangiles synoptiques écriront ce verbe pour Marie et pour toute personne que Jésus remarque à garder l’événement.
De même, en grec, il existe plusieurs verbes pour dire garder dont l’un tout proche de phylaxie et prophylaxie. Celui qu’emploie Jésus au début du passage choisi pour le troisième jour de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens (Jn 17,6-19) est proche de l’observation et de l’accomplissement.
6 J’ai fait épiphanie de Ton Nom aux hommes que Tu m’as donnés parmi le monde. Ils étaient à Toi, et à moi aussi, Tu les as donnés et ils ont observé (gardé) Ton événement, Ta Parole. 7 Maintenant, ils savent que toutes les choses, autant de choses que Tu m’as données, sont d’auprès de Toi. 8 Oui, les événements-paroles que Tu m’as donnés, je les leur ai donnés et ils ont pris et ils ont su vraiment que je suis sorti d’auprès de Toi et ils ont cru – ils ont eu la foi – que Tu m’as envoyé.     

Après cette abondance de « don » et de « donner » et en continuant avec ce don, interviennent des nouveaux tons et mots, avec le verbe prier qui en hébreu signifie s’interposer en jugement, et pas seulement demander.
9  Moi, je prie pour eux (à leur sujet), je ne prie pas au sujet du monde, mais au sujet de ceux que Tu m’as donnés parce qu’ils sont à Toi. 10  Et toutes mes choses sont Tes choses et les Tiennes sont les miennes et je suis glorifié (poids) en eux. 11 Et je ne suis plus dans le monde, et eux sont dans le monde, et moi j’arrive chez Toi (je vais vers Toi). Père Saint, garde (sois attentif à leur accomplissement) les en Ton Nom, ceux que Tu m’as donnés, afin qu’ils soient Un comme nous.
 
Le peuple de Jésus a l’habitude de prononcer le mot UN dans le Écoute Israël mais aussi dans la réunion des différents caractères des gens qui sont signifiés par quatre : soit les quatre fils de la Haggadah du Repas pascal, soit les quatre espèces qui sont « agitées » dans les six directions de l’espace lors de la fête de Soukot… et Hanoukah est appelée « Soukôt d’hiver »… Un nouveau mot arrive ici : « le Nom, Ton Nom »
12 Quand j’étais avec eux, je les ai gardés en Ton Nom que Tu m’as donné et je les ai gardés en prophylaxie (protégés, veillés sur)et aucun d’entre eux n’a été perdu sinon le fils de la perte (perdition, iniquité) afin que l’écriture soit accomplie (cf. Ps 1 ; Jr 17, la bénédiction en deux volets)13 Et maintenant, j’arrive chez Toi et je parle ces choses dans le monde afin qu’ils aient ma joie plénière en eux. 14 Moi, je leur ai donné Ta Parole-acte et le monde les a haïs parce qu’ils ne sont pas du monde comme moi, je ne suis pas du monde.

Chez les humains, la joie et la haine sont liées comme le positif du négatif… de ce fait, il convient de prier pour ne pas être soumis à la tentation et pour être délivrés du mal, comme la constance – la foi – de Moïse quand Josué se battait contre Amaleq.
15  Je ne prie pas afin que Tu les ôtes du monde, mais afin que tu les gardes du mal (cf. Notre Père)16 Depuis le monde, ils ne sont pas comme moi, je ne suis pas depuis le monde. 17 Sanctifie-les dans la vérité (dans la constance) ; Ta Parole est vérité, (fidélité, constance, foi)18 Comme Tu m’as envoyé vers le monde, moi aussi, je les envoie dans le monde,  19 et pour eux, je me sanctifie moi-même afin qu’ils soient eux aussi sanctifiés dans la vérité.

La sanctification est une « séparation » par rapport au profane ; elle peut se vivre de différentes façons, au quotidien, mais aussi dans des situations extrêmes comme le martyre qui est un témoignage.
 
 
Nimbe de lampe lié à mon pied, Ta Parole
 
Ps 119, N tiré de Psaume sur le Mont, Éditions du Cosmogone, 2008
 
Noun
 
 
N   105       Nimbe de lampe pour mon pied, Ton discours                                                 Nèr
                   Et une lumière pour ma sente.
 
N   106       Note que j’ai juré, et je réaliserai                                                              Nishba‘tî
                   Liant à garder les verdicts de Ta justice.
 
N   107       Nargué, j’ai été humilié jusqu’à l’excessif,                                                Na‘aneitî
                   Seigneur, hisse-moi en grâce conforme à Ton discours !
 
N   108      Naissent les empressements de ma bouche,                                                Nidvôt
                   veuille les agréer, Seigneur,
                  Et Tes verdicts, enseigne-moi !
 
N   109       Nécessairement, ma personnalité est sans cesse en ma main,                     Naphsî
                   Et Ta Torah, je n’ai pas oublié.
 
N   110       Nuisants, des méchants ont posé un filet contre moi,                                   Natnoû
                   Et motivé par Tes préceptes, je ne me suis pas trompé.
 
N   111       Notoriété de mon héritage, Tes marques,  liant de toujours                           Nahaltî
                   Car, oui, l’exultation de mon cœur, c’est eux.
 
N   112       Naturellement, j’ai incliné mon cœur à pratiquer                                             Nathîtî
                   Tes décrets,
                   Liant de toujours en tracé.       
 
 
 
Oui, la Loi sort d’auprès de Moi et Mon Droit, Je ferai soudain en Lumière des peuples Is 51
 
 
 
Les dix mots du Troisième jour de la Semaine 2011 de prière pour l’Unité :
 
 
 Foi, joie loi, moi, poids,
 quoi, Roi, soit, toi, Droit
 
 
 
Qidoush lashèm
 
La sanctification n’est pas seulement pour des situations méditatives, contemplatives ou douceâtres, mais pour l’affrontement contre le Mal, médisances, calomnies, moqueries, opprobres. Dans ce cas, c’est le témoignage dans des moments douloureux, martyrs.
 
 
 
D’autres les mangeront
 
Et je terminerai par le Prophète Isaïe, qui commencera votre liturgie (Is 51) ! Oui, il faudra témoigner (c’est le Shema‘ Israël), mais le prophète enseigne aussi une réalité. Ceux qui veulent dévorer les Justes par leur iniquité, ceux-là, d’autres les mangeront : la teigne et la mite, le VER (au masculin).
Oui, pour le Seigneur, il faut de la Justice et de la Lumière ; mais pour cela il faut l’assiduité, la constance pour GARDER la Parole.

4    Soyez attentifs vers moi, ô Mon Peuple, et Ma Peuplade, vers Moi, sois tout oreille   |   car la Torah sortira d’auprès de Moi et Mon Droit, Je l’établirai d’un coup en Lumière des peuples !    5 Proche est Ma Justice, il sortira Mon Salut et Mes bras jugeront des peuples. |  Vers Moi, les îles se rassembleront (espèreront) et vers Mon Bras, ils attendront. 6 Levez vos yeux vers les Cieux et regardez vers la Terre du dessous car les cieux s’évanouiront comme une fumée et la Terre, comme un vêtement usé, et ses habitants mourront comme un moucheron (vermine)  |   et Mon Salut sera pour toujours et Ma Justice ne sera pas interrompue.        S       7 Écoutez vers Moi, vous qui connaissez la Justice, ô Peuple qui a Ma Torah dans leur cœur unifié  |   n’ayez pas peur de l’opprobre de l’humain (incurable) ni de leurs outrages, ne soyez terrorisés !     8   Oui, comme un vêtement, la teigne les mangera, et comme la laine, la mite les mangera |  et Ma Justice sera pour toujours et Mon Salut de génération en générations.