Les Lendemains turquoises, de Muriel Augry, Édition Marsam, Maroc, 2010. Préface de Bensalem Himmich.

D’une rive à l’autre, entre orient et occident, entre Maroc et Italie, Muriel Augry raconte les envies, les frustrations, la joie (éphémère ?), la quiétude (précaire ?) d’une amoureuse de la vie. Un amour fougueux (dé) clamé dans une langue épurée, élaguée : pas un mot de trop, pas un ton trop haut. Peut-on espérer meilleure définition de la passion ?
    Le visage de l’autre comme identité
    La déraison est à l’honneur
    La licence de règle
Peut-on rêver fin plus élégante ?
    Il s’est retiré sur la pointe des pieds
    Avec honneur, avec orgueil
    Il s’est quitté

La poésie de M. Augry est un condensé suggestif qui a la force de frappe des haïkus japonais et qui porte haut les couleurs de la méditerranée. La traduction en arabe de Karim Karrakchou surprend agréablement tant il est ardu de traduire des poèmes sans en briser la ciselure ! La peinture de Moulay Youssef El Kahfai rehausse optimalement les poèmes visuels qui tissent la trame des lendemains turquoises.
À savourer sans modération et à offrir.
                                                                                                                  
Latifa JAMATY