Le feu du dedans
 
Un jour,
explosant de sa propre lumière,
vivant en lui-même,
le feu du dedans franchit comme un soc
les limites floues de mon être frêle....
Toutes les frontières du monde furent déchirées
et ce fut comme une silencieuse attente.
Mes yeux brûlés se sont fermés
sur le contour des choses.
Mes yeux fermés se sont ouverts sur le dedans.
Je l’ai cherché dans le silence,
dans la profondeur,
dans la douleur qui le renie,
jusqu’à laisser ma dernière fierté,
mon ultime savoir,
et qu’il m’ait tout pris.
J’appelai :
es-tu ici ?
es-tu là ?
Mais je suis resté seul
et comme une poussière dans la cendre,
montant comme une promesse de vide plénitude,
il m’a dit :
Je te deviens.