Intempéries
Claudette Oriol-Boyer
Extrait de
Petites mains, Identités remarquables
INTEMPERIES
Près des piles,
tuiles et tulipes, lupins au
plissé mutin, rutilants de pluie.
Au plus
profond de l'ombre, à foison, des ombelles,
frondaisons de bronze.
Qui
donc pourra
décrire encore, près du hangar, le
fantastique miroitement des corbeilles
d'argent sous
la nuée des abeilles ?
Mais lui, qui se sent inutile en ce
matin
mouillé, élit
un pin palpitant près des tuiles.
Onze
heures.
Il fait froid
pour la saison.
Puis le matin explose.
Au mulisse des lautissons, au plus lisse des bronzaisons, au plus bronze des lumilles, qui donc, cordar, tupisques, fantatulles au rimoir des pulpins, tant pis, aux lumisses palpiles, viens-tu, aux tubeilles garfondes, aux tu, belles, garçons, moulin qui, qui muit, qui luit aux lumilles, aux lumiettes, aux pillages, aux piliers des tilles, vois-tu le mulot, le tissu, le liseron, les palpules ?
Ta main s'expose, telle.
Saison, là, pour.
-Froid, fait-il.
-Heures ?
-Onze.
Tuiles des prés. Palpitant pin. Un.
Et lit mouillé.
Matin.
Ce, en inutile sens, qui luit. Mais...
abeilles des nuées, là.
Sou d'argent.
Corbeille des miroitements fantastiques.
Le hangar du pré. Encore décrire.
-...pourra donc...
-Qui ?
Bronze de frondaisons.
Ombelles des foisons, à l'ombre, profondes.
Plus haut...
pluie de rutilants mutins plissés.
O lupins, tulipes et tuiles,
piles des prés !